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Faire tenir ensemble les entreprises, un poste-clé mais peu connu

LES ESSENTIELS

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16/09/2019

Pour ses 30 ans, l Association française de communication interne (Afci) publie une grande étude pour analyser en profondeur et avec exhaustivité le métier de communicant.e interne et ainsi, mieux faire connaître cette fonction au cœur des organisations et pourtant méconnue. Sa particularité ? Elle se fonde sur une méthodologie en trois volets afin d'embrasser l ensemble des spécificités et des enjeux de la profession. 

Une étude tridimensionnelle pour un aperçu complet du métier 

Le premier volet, qualitatif, tient en une enquête menée sur la base d entretiens par deux psychosociologues, Florence Giust-Desprairies et Corine Cauvin Renault. Elle se penche sur les itinéraires de 10 communicant.e.s internes avec, pour objectif, de mettre en lumière les motivations et les ressorts qui expliquent ce choix. Celle-ci nous permet également d appréhender comment il est vécu et investi par les concerné.es, et de mieux cerner leurs projections d avenir. 

Le deuxième volet, quantitatif, a été réalisé par le cabinet d études et de conseil Occurrence, qui a sondé 367 communicant.es internes afin de recueillir des données chiffrées et obtenir, par la même occasion, une vision globale et actualisée de la profession. Ces statistiques sont mises en perspective avec les résultats d une précédente étude datant de 2012, qui confèrent au projet un aspect dynamique. Enfin, le troisième volet, prospectif, s emploie à envisager ses futurs possibles autour de 6 challenges : le sens, le rapport au temps, le digital, les transformations, le rôle des managers et la créativité. Il présente une ébauche des grands chantiers et des défis à venir. 

Communicant.e interne : qui es-tu ? 

Derrière ce titre, des hommes et des femmes, bien sûr : une majorité de femmes (83 % en 2019), d ailleurs, si l on se base sur l échantillon de répondant.es de l enquête conduite par Occurrence. Bien souvent des profils atypiques, ou du moins peu classiques, qui ne sont pas immédiatement destinés à la communication interne. « On le devient par un cheminement autant personnel que professionnel... Les trajectoires montrent des hésitations, des bifurcations... Certains évoquent ce métier comme une révélation », soulignent les deux psychosociologues. L analyse qualitative dessine les contours de personnalités originales, faisant montre d une affinité naturelle pour les matières littéraires, d une ouverture d esprit, d un goût pour les voyages et les cultures différentes et d une forte capacité d implication. 

Pour Pierre Chavonnet, directeur du pôle marques et transformation du cabinet Occurrence, « les communicants sont satisfaits de disposer d autonomie (88 %) et d exercer un métier qui a du sens (80%) ». L exercice de cette fonction semble en effet mobiliser de profondes convictions et notamment celle d insuffler une raison d être aux remaniements fréquents que connaissent la plupart des organisations. Les communicant.es internes se voient ainsi comme un lien entre les différentes parties prenantes de l entreprise. En résumé, ils et elles se sentent investi.es d une mission de médiation et sont attaché.es au respect de la temporalité nécessaire à l appropriation de ces bouleversements. Hélas, il leur est plus souvent demandé d obtenir une adhésion immédiate qu une appropriation progressive des enjeux. Les deux psychosociologues notent également leur propension à adopter une posture de retrait, voire d effacement volontaire, pour mettre davantage en lumière les autres acteurs de l organisation. De fait, l étude met en évidence une dimension de catalyseur, aussi bien dans la production de l information que dans la relation . Une position qui leur confère à la fois une force stratégique, ainsi qu une fragilité, de surcroît quand ils et elles évoluent dans un environnement bureaucratique et autoritaire. 

Une profession en pleine évolution, résolument tournée vers l avenir 

A deux égards au moins, la communication interne est à la fois en tension et en mouvement : sur la question du digital et de la communication managériale. Sur ce deuxième point, ils et elles sont 73 % à souligner leur capacité à entrer en relation avec tous les acteurs de l entreprise, du salarié au dirigeant. Mais pour cela, l engagement et le soutien de la direction sont requis : 63 % des répondant.es déclarent d ailleurs vouloir placer les managers au centre de la communication interne. Un souhait majoritaire nuancé par le fait que seuls 43 % des interrogé.es accompagnent concrètement le management pour assurer leur rôle de communicant.e de proximité. Si, comme évoqué précédemment, l autonomie propre à leur fonction est appréciée, ils et elles citent le poids grandissant de la charge mentale, la lourdeur des circuits de validation, et des moyens budgétaires insuffisants. De même, ils et elles estiment que la production de contenus occupe une place trop importante au détriment d une approche conseil du management et/ou d écoute du corps social. 

Le sujet du digital concentre également toutes les attentions. Car ce métier, s il dispose de sa propre culture et est à la fois diversifié, artisanal et propice à la créativité, évolue avec les organisations. Aussi, 92 % des professionnel.les de la communication interne jugent que la transformation digitale est favorable à l exercice de leurs tâches, mais déplorent la faible performance des réseaux sociaux d entreprise, qu'ils jugent sévèrement avec la note de 4,9/10 selon Occurrence. Si les sondé.es se montrent particulièrement auto-critiques et lucides sur la nécessité de faire bouger les dispositifs, ils et elles sont confiant.es quant à l avenir de leur activité : 83 % d entre eux.elles font le pari d un renforcement de la communication interne au cours des prochaines années.

« Face à la complexité croissante des entreprises en transformation, le métier est à la croisée des chemins, ma conviction est que le communicant interne a de beaux jours devant lui ! », déclare Ingrid Maillard, Présidente de l Afci. Plusieurs voies se profilent en effet pour la communication interne : axer la mission sur la compréhension des enjeux et de la complexité ; animer les réseaux de communication ; se tourner vers le management de proximité, ou encore fédérer les différentes parties prenantes de la communication entre l interne et l externe. 

Découvrez l étude dans son intégralité 
Participez à la rencontre "Grand angle : La raison d'être de la communication interne", le 27 septembre 2019

Par Géraldine Piriou, cheffe de projets contenus, COM-ENT

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