En septembre dernier, COM-ENT lançait la première promo de son mentorat gagnant “Match in Com”. L’idée de départ ? Favoriser l’échange intergénérationnel en créant des binômes composés d’un.e jeune communicant.e en master 2 ou diplômé.e depuis moins d’un an et d’un professionnel.le expérimenté.e, autour de problématiques d’intérêt commun pour une durée de 6 mois. Curieux.ses de prendre la température trois mois après le début de la première promotion, nous avons interrogé quelques-uns de ces binômes pour qu’ils nous racontent leur “Match in Com’s story”.
Pour cette première interview, Bettyna Allet, étudiante en master 2 à Assas, et Xavier Cazard, fondateur (entre autres) de la Maison de la Conversation, ont accepté de répondre à nos questions. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la sauce a bien pris : Bettyna travaille désormais pour la Maison de la Conversation, un tiers-lieu dont Xavier est le fondateur.
COM-ENT : Pouvez-vous vous pitcher ?
Bettyna : Je suis en master d’économie/gestion parcours data, marketing et communication, à Assas, et également étudiante entrepreneure au sein du réseau Pépite CELSA-Sorbonne Université, dans le cadre du média que nous développons avec Julien-Paul Simon. Nous sommes depuis 2 ans soutenu.es et accompagné.es par le corps enseignant du CELSA et l’incubateur Assas Lab’. A ce titre, notre projet a été labellisé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Quand j’ai intégré le programme de COM-ENT, l’idée, pour moi, était d’échanger avec un.e professionnel.le du secteur pour bénéficier de ses retours sur le projet et de sa vision du métier. J’aime solliciter l’avis des autres, et c’est un point important dans la construction de ce projet et du développement de ma carrière professionnelle. Grâce à COM-ENT, j’ai rencontré Xavier, le binôme professionnel avec lequel j’ai matché. Finalement, notre collaboration ne s’est pas circonscrite au mentorat : je suis désormais responsable de communication à la Maison de la Conversation. C’est un lieu qui correspond à mes valeurs et qui aborde des thématiques qui me touchent particulièrement. Je suis très heureuse d’avoir rejoint l’aventure !
Xavier : Je suis le fondateur de la Maison de la Conversation, un tiers-lieu d’innovation sociale situé à Paris, dans le 18e arrondissement, et je suis aussi le cofondateur de l’agence de communication Entrecom, qui est de longue date adhérente de COM-ENT.
Quelles étaient vos attentes quand vous avez rejoint le mentorat Match in Com ?
Bettyna : Mes attentes étaient centrées sur l’acquisition de nouveaux savoirs, de nouveaux enjeux communicationnels et aussi guidées par ce projet qui m’anime depuis 2 ans. J’avais également envie d’en savoir un peu plus sur l’univers de la communication, pour avoir une idée plus précise sur la voie professionnelle à laquelle je me prédestinais.
Xavier : L’initiative de COM-ENT a suscité ma curiosité, et il m’importait de ne pas m’en tenir à apprécier l’idée mais de joindre l’acte à la pensée en y participant. Transmettre aux plus jeunes me semble faire partie des “devoirs” que l’on peut avoir quand on commence à être sénior dans son métier. Et cela fait doublement sens, car la démarche de Match in Com résonne avec celle que je prône à la Maison de la Conversation : permettre des rencontres entre des personnes qui ne se rencontreraient pas autrement. Je voulais être aligné avec mes valeurs, sans savoir que j’allais recruter mon binôme. J’ai rencontré Bettyna et j’ai été conquis par la richesse de son expérience et de ses projets !
L’échange intergénérationnel, c’est important pour vous ? Pourquoi ?
Xavier : Nous vivons dans un monde qui se transforme de façon extrêmement rapide ; à tel point qu’on ne parle plus de mentoring mais de reverse mentoring. Aujourd’hui, il est important de considérer les plus jeunes à égalité, car ils.elles peuvent nous ouvrir à des univers, et réciproquement. Et que toutes les visions sont nécessaires pour être en prise avec la rapidité des changements qui s’opèrent autour de nous. En cela, je trouve que la bonne mesure d’un travail de mentoring réside effectivement dans l’équilibre générationnel.
Là encore, cela fait écho à l’intention de la Maison de la Conversation, qui entend mélanger des personnes d’âges et de milieux différents, et se situe dans un quartier prioritaire de la ville. Nous essayons de créer des échanges avec des personnes du monde de l’entreprise et d’autres univers qui considèrent les jeunes avec un regard égalitaire, non condescendant : sinon ça ne marche pas ! Tous les rendez-vous que nous créons sont destinés à faire vivre la conversation physiquement et sont basés sur 5 valeurs que nous mettons systématiquement en scène et en action. Elles sont les suivantes : l’égalité entre les protagonistes de la conversation, l’inclusion, l’utilité, car la conversation repose sur le principe de don/contre-don, dans la mesure où chaque intervenant.e se nourrit de ce qu’il.elle va entendre chez l’autre mais aussi de la capacité à explorer et exprimer des idées qu’il.elle n’avait pas envisagées auparavant ; ou encore la convivialité, qui fait naître le plaisir dans l’échange, sans quoi la conversation s’interrompt très rapidement. Enfin, la sérendipité et la créativité, car, contrairement à la discussion, dans la conversation, le sujet n’est pas décidé à l’avance et va se construire dans la rencontre. La confiance permise par la réunion de ces 5 grands principes va spontanément faire émerger des schémas d’écoute active et de communication non violente. Sans ces ingrédients, la conversation n’a pas lieu.
Bettyna : Cette initiative basée sur l’échange intergénérationnel est enrichissante pour les deux parties, les jeunes et les professionnel.les plus aguerri.es. Il faut perpétuer ce dispositif !
Pourquoi ça a particulièrement matché avec votre binôme ?
Bettyna : De mon côté, ça a vraiment matché parce que nous avions des centres d’intérêts et des valeurs communes. Même si je n’utilisais pas les mêmes termes, je me retrouvais dans les propos de Xavier. J’ai directement été très attachée à la Maison de la Conversation, ainsi qu’au parcours professionnel et à la personnalité de Xavier : je me voyais bien développer mes compétences à ses côtés et aujourd’hui, je suis d’autant plus heureuse que nous travaillons ensemble ! Je me reconnais dans les missions qui me sont confiées et suis sûre qu’elles me permettront de m’épanouir pleinement ! J’évolue professionnellement de la façon dont je l’aurais imaginé, c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai directement saisi l’opportunité de rejoindre la Maison de la Conversation.
Xavier : Lorsque nous nous sommes vu.es pour la première fois, j’ai été bluffé par tout ce qu’était en train d’entreprendre cette jeune femme de 21 ans, qui mène de front, tambour battant et avec le sourire, ses études et ce projet de magazine avec son associé du CELSA. Lorsque je me suis engagé dans Match in Com, nous avions ouvert le recrutement pour le poste de responsable de communication en alternance à la Maison de la Conversation. Il m’a semblé évident de lui proposer, elle avait le profil !
Il y avait, aussi, cette affinité commune pour les médias car je viens du journalisme. Derrière la Maison de la Conversation, il y a cette volonté de médiatiser, un peu, les conversations. Tous les prérequis étaient réunis pour écrire une belle histoire ; d’autant plus que j’étais face à quelqu’un d’autonome et de responsable qui connaissait les fondamentaux de la communication. Parler le même langage, cela permet d’avancer vite.
Quelles thématiques avez-vous abordées ?
Bettyna : Au début, il a principalement été question de nos personnalités, nous avons cherché à nous connaître, à comprendre ce que l’autre avait fait tout au long de sa carrière. La mienne étant naissante, j’ai évoqué mes études et mes projets. De là, Xavier m’a parlé de son appétence pour le journalisme et les médias, puis nous avons échangé autour de la Maison de la Conversation, dont la vocation m’a touchée : mon projet de média est également orienté vers la voix de la rue, pour réinsuffler de la confiance au sein des sociétés.
Xavier : Recréer du lien social, faire ensemble et surtout avec les personnes concernées, créer des dispositifs de conversation… C’est aussi ce que cherche à faire un média : une médiation ! Oui, nous nous sommes bien trouvé.es sur ces sujets-là.
Qu’avez-vous appris de votre binôme ?
Bettyna : Je suis encore en phase d’apprentissage. Pour une jeune étudiante ou quelqu’un qui s’apprête à entrer dans le monde professionnel, évoluer au sein d’une équipe comme celle qu’a montée Xavier est très enrichissant : ce sont toutes et tous des professionnel.les de la communication impliqué.es autour de valeurs communes et d’un sujet qui leur tient à coeur. J’en apprends beaucoup sur le monde de la communication, qui restait encore flou lorsque j’étais uniquement en étude.
Xavier : A faire confiance aux jeunes, et à les responsabiliser : Bettyna est là depuis 3 semaines et elle est déjà en train de recruter une personne pour développer son équipe !
Recommanderiez-vous de matcher in com ?
Bettyna : J’ai déjà commencé à le faire au sein de mon master ! Si je devais décrire ce programme en quelques mots clés, je dirais : échange constructif, réseau et savoirs transversaux.
Xavier : Nous sommes dans un monde, celui du travail, où il y a plus de questions que de réponses. Et cela, parce que les pratiques évoluent vite. Ce mentorat permet d’utiliser cette idée de sérendipité en offrant l’opportunité de faire des rencontres qui sortent du cadre habituel et peuvent aboutir sur un recrutement, comme ce fut le cas avec Bettyna, ou tout simplement sur un partage dans un espace inattendu, qui va faire bouger les visions des un.es et des autres. C’est un superbe outil pour créer du lien dans une communauté. Pour COM-ENT, qui a cette particularité d’avoir trois grands collèges (agences, directions de la communication et freelances, ndlr), cela permet de dérouler un fil transversal et contribue au sentiment d’appartenance à l’association.
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