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Les influenceur.ses, grands gagnants de la crise sanitaire ?

LES ESSENTIELS

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20/05/2021

Article issu de Mediafactory, le blog d'nformation d'Audencia SciencesCom. Retrouvez ici et ici l'article original, rédigé par Pauline Vacher, étudiante en première année à Audencia SciencesCom.

Entre une digitalisation toujours plus importante de la communication des entreprises et une explosion de la consommation des réseaux sociaux, les influenceur.ses et leurs agences ont tiré profit de la crise sanitaire à bien des égards. Une tendance durable ? Notre enquête. 

Commençons par un petit flash-back. Nous sommes en mars 2020, les oiseaux chantent et il fait beau. C est une saison propice au renouveau. Pourtant, nous sommes confiné.es pour enrayer l épidémie de Covid-19. Nous, consommateur.rices de réseaux sociaux et eux.elles, créateur.rices de contenu et influenceur.rices. D après l institut Médiamétrie, le temps moyen des Français.es sur internet a largement augmenté en avril 2020. Ils y ont passé près de 3 heures par jour.

Les réseaux sociaux permettent alors de prendre des nouvelles de ses proches, garder des liens avec ses ami.es ou se distraire. Selon Kantar, de façon globale, « Whatsapp, Facebook et Instagram ont tous connu une progression de plus de 40 % chez les moins de 35 ans ». Autre réseau qui fait de plus en plus parler de lui à cette période : Tiktok. D'après une étude Harris Interactive et le blog Digimind, c'est la 4e marque la plus citée entre mars et juin 2020. Le nombre d'inscrit.es été multiplié par plus de 4 passant de 8 % à 35 % chez les 15-34 ans.

L'essor des influenceur.ses

Cette période d'ébullition des réseaux sociaux s'est accompagnée d'une montée en puissance des influenceur.ses. Selon Armand Loiodice de Montis, fondateur de l'agence Beyond et expert dans le placement de produit, ses partenariats entre marques et influenceur.ses ont explosé durant le confinement et sa branche « influence » est celle qui a réalisé le meilleur chiffre d'affaires pendant cette période. 

« Les influenceurs ont permis à de nombreuses entreprises, de toutes tailles, de continuer à générer du chiffre d affaires de manière rapide et accessible », fait observer Carine Fernandez, fondatrice de P.O Agency spécialisée dans le marketing d'influence. « Ils ont contribué à soutenir l'économie et la consommation du pays ».

Cette parenthèse a ainsi poussé les créateur.rices de contenu à repousser les limites de leur créativité : poster une photo par jour, se lancer sur Tiktok. D'après une étude REECH publiée en décembre 2020, 35 % des influenceur.ses ont augmenté leur rythme de publication et 55 % des influenceur.ses actifs sur Tiktok s'y sont inscrits cette année.


Prévention et charité

Les influenceur.ses ont endossé un triple rôle, selon leur profil et leur ligne éditoriale. Ils ont dû contribuer au divertissement, prendre part aux démarches de sensibilisation tout en continuant à honorer leurs contrats de partenariats ou de collaborations. D'après une étude menée par Le bureau de com « 66 % des influenceur.ses ont diffusé des messages de prévention pendant le confinement ». Cette prise de parole inédite a permis à certain.es d'entre eux.elles de devenir des interlocuteur.rices de choix pour le gouvernement, car susceptibles de sensibiliser les publics jeunes. Enjoy Phoenix a notamment rencontré Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement en novembre 2020 à ce sujet.

D'autres ont profité de leur notoriété pour mettre en avant des cagnottes en faveur des soignant.es. Les influenceurs McFly et Carlito ont ainsi créé un live Youtube, « le maradon », qui a duré 11 heures afin de récolter des dons pour les hôpitaux de France. A la fin de celui-ci, c'est plus de 400 000 qui ont été levés.



Santé et bien-être

Côté contenu, certaines thématiques ont pris de l'ampleur, quand d'autres ont perdu leur intérêt. Ainsi, parler mode ou make-up n'était plus vraiment d'actualité. En revanche, les publications liées au bien-être ou à la santé ont particulièrement tiré leur épingle du jeu, car elles collaient avec les attentes des publics. « Leur taux de conversion était plus élevé que la moyenne », nous explique Armand Loiodice de Montis. « Les influenceurs experts sur le sujet comme certains talents de chez Beyond média pouvaient adopter une parole encore plus crédible sur thème. »

Les stories, sondages, live, IGTV et vidéos ont été largement utilisés par les influenceur.ses car la demande y était massive en retour. La communauté voulait regarder un contenu divertissant loin des préoccupations plus terre à terre liées au contexte sanitaire.


La montée des tutoriels

D'après un sondage Harris interactive, pour « 69 % des Français.es les réseaux sociaux ont été utiles pour découvrir de nouvelles activités de loisirs (tutos de cuisine, de bricolage, de fabrication de masques ) ». C'est en effet vers ce type de proposition que les influenceur.ses se sont tournés pour enrichir leur contenu.

« Sissy Mua par exemple, s'est challengé sans relâche, a répondu à un besoin criant des Français.es qui tournaient en rond chez eux », nous raconte Carine Fernandez de PO Agency. « Tous les jours pendant des semaines, elle a relevé le défi d'animer un cours de sport en direct. Réunissant jusqu'à 90 000 personnes simultanément, l'équivalent du stade de France. Cette communauté agrandie, renforcée, reste aujourd'hui très fortement attachée à Sissy ».

Outre les challenges, idées créatives ou culinaires, les contenus d'évasion et d'enrichissement personnels ont eu la cote pendant ce premier confinement. @tinka a décidé de créer #lesappartésdetinka ou elle met en avant un artiste, un créateur de contenu ou une personne inspirante. L'occasion de s'évader le temps d'un instant.


Pression des publications

Chez les influenceur.ses, la création et la publication régulière de contenu était une évidence. C'était un moyen pour elles.eux de s'occuper et ne pas tomber dans une spirale négative. Cependant, la pression induite par l'obligation de créer du contenu mêlée à la situation exceptionnelle de confinement a engendré des phases de doute qui ont été ressenties chez PO Agency : « Ceux qui étaient seuls chez eux ont eu beaucoup de fluctuations d'humeurs, nous confie Carine Fernandez. Un mélange de craintes, de doutes, de fatigue, de lassitude ».

EnjoyPhoenix l'a dit avec justesse dans un vlog en mars : « J'essaie de vous produire du contenu pour ne pas vous laisser tomber mais d'un autre côté, je me rends bien compte, j'ai l'impression de ramer dans le vide. Ce n'est pas facile de vlogguer quand je n' ai rien à vous montrer et j'ai l'impression de vous arnaquer en faisant ça ». 


Quel avenir pour l'influence ? 

La crise de la Covid a finalement permis aux agences de recruter de nouveaux influenceur.ses, comme PO Agency sur Tiktok : « C'est dans cette phase que nous avons lancé notre pôle Tiktok à l'agence, consistant à recruter quelques talents phares de la plateforme : Noholito, Maliciadorable, Esther. »

Les micro-influenceur.ses ont également tiré leur épingle du jeu en profitant d'une visibilité accrue sur les réseaux offerte par l'hyper connectivité de leur communauté. C'est pour cela que 93 % des micro-influenceur.ses déclarent constater plus d'engagement et visibilité d'après l'étude du Bureau de la com.

Quant au métier d'influenceur.se, il n'a pas changé. Armand et Carine s'entendent sur ce fait. Il s'est encore plus démocratisé et a su conquérir le cœur des Français.es. Cela a également permis aux entreprises de mieux cerner l'enjeu du digital et d'entrevoir des collaborations futures. « L'influence a encore de beaux jours devant elle et les entreprises vont continuer à investir dans ce secteur », prédit Carine Fernandez.




A propos de Mediafactory :

Avec Mediafactory, Audencia SciencesCom permet à ses étudiant.e.s de s'emparer de l'actualité de la communication et des médias. Tendances, décryptages, cartes blanches, expérimentations. Tous les contenus produits par les étudiant.e.s sont à retrouver sur le blog Mediafactory.


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