Avec une hausse de leur salaire médian de + 26 % en 3 ans, les jeunes semblent bénéficier du dynamisme du secteur. Entre 2016 et 2019, le revenu des employé.es de moins de 3 ans d expérience est passé de 27 000 à 34 000 , quand celui des seniors de plus de 20 ans d expérience n affiche qu une progression de 15 %. Mais au-delà des chiffres, quel regard porte la nouvelle génération sur le monde du travail et quelles sont ses motivations ?
La rémunération : un plus, aussi pour des raisons pratiques
En février, une étude Mazars/Opinion Way menée auprès de plus de 1000 jeunes âgé.es de 15 à 24 ans, révélait que la rémunération demeurait la première motivation de la génération Z (48%), précédant la stabilité de l emploi, l attribution de responsabilités ou encore la reconnaissance au travail. Mais derrière les statistiques, quels ressorts psychologiques ? Pour Judith Gasnault, ancienne étudiante au CELSA Sorbonne Université, la rémunération, quand on démarre dans la vie est forcément un levier : certains démarrent avec un prêt étudiant, préparent des plans de vie qui coûtent cher.
Joffrey Ledemeney Bellanger, Digital Communications Officer chez TGITS Total, abonde également en ce sens. Cet ancien étudiant d Audencia SciencesCom, à Nantes, en profite pour souligner les disparités salariales selon le type d employeurs. L étude des rémunérations révèle en effet un écart moyen de 11 % entre les rémunérations chez l annonceur et en agence, au profit des annonceurs. Dans les grands groupes, il semble plus facile d atteindre nos prétentions salariales, a fortiori à Paris : en Province, à poste équivalent, les rémunérations sont facilement de 600 inférieures. Les conditions y sont généralement plus favorables. En termes de salaire, mais aussi d avantages : je pense notamment à l épargne salariale, ou encore au dispositif de formation. , confie-t-il. En effet, quand la rémunération médiane en communication, tous postes confondus, s élève à 50 000 annuels, elle chute à 40 000 en Province.
Mais le salaire ne fait pas tout
Si la rémunération reste, en partie pour des raisons pragmatiques évidentes, un facteur essentiel de motivation, on remarque en poussant un peu plus loin, que les jeunes attendent qu elle s accompagne d éléments moins matériels. Je dirais que le salaire reste un élément décisif, mais nécessairement couplé à la qualité de la mission, sa richesse, sa diversité. À la sortie de l école, j étais principalement sensible au contenu du poste. Peut-être parce que ma première véritable expérience professionnelle m a apporté les deux : un niveau de rémunération satisfaisant et un poste épanouissant, mes exigences ont été revues à la hausse. , admet Jenny Diouf, UX-UI Designer / Marketing et Communication Capgemini. L ancienne étudiante d Audencia SciencesCom cite ainsi la diversité des missions et des client.es, l absence de routine, le sentiment d apprendre en permanence, et celui d être bien intégrée dans une grande équipe, force de conseils qui plus est, sont des éléments de motivation au quotidien. Pour Judith Gasnault, les missions et le management sont des choses primordiales .
Une jeunesse consciente de l attrait d une double expertise
Se former encore et toujours, acquérir de nouvelles compétences : même au sortir de l école, les jeunes restent désireux.ses de continuer le processus d apprentissage, et les raisons évoquées relèvent autant de la valorisation professionnelle que de l épanouissement plus personnel. Personnellement je n aime pas m ennuyer, j ai besoin d être stimulée. Je travaille vite et bien, et j attends de mon management qu il me pousse plus loin, m aide à progresser et à grandir. , confie Judith Gasnault. Cette notion de formation continue et d expertise est omniprésente dans le discours de ces jeunes professionnel.les. Ainsi, pour Jenny Diouf, La dynamique de progression est également capitale : en parallèle de ma mission de communication, je suis formée au métier d UX/UI Designer. Je souhaite d ailleurs approfondir cette double expertise, autant pour des raisons personnelles, car elles se nourrissent l une l autre, que professionnelles : j ai conscience que cette spécificité me rendra encore plus attractive auprès de futurs recruteurs.
D un point de vue plus économique, les grands vainqueurs sont assurément les tenant.es d une expertise digitale. La hausse généralisée des rémunérations constatée dans l édition 2019 de l étude des rémunérations en communication leur profite particulièrement. En effet, pris dans leur ensemble, les métiers du digital constatent une augmentation moyenne de leurs revenus de l ordre de 30 %. Et parmi eux, les Community Managers se démarquent avec une progression de + 42 % de leur salaire médian. Une véritable aubaine pour les jeunes générations, a fortiori lorsque les affinités naturelles et les opportunités du marché se rejoignent, comme en témoigne Joffrey Ledemeney Bellanger : Au cours d un stage dans une agence spécialisée, j ai découvert les différents métiers du Web, le monde des plateformes numériques, les projets de transformation, l accompagnement de la révolution 2.0 des entreprises : ce fut une révélation ! (...) Cette expertise m ouvre davantage de perspectives dans les métiers de communication. Elle fait également écho à mon appétence naturelle pour les nouvelles technologies.
Par Géraldine Piriou, cheffe de projets contenus, COM-ENT
Retrouvez l intégralité des résultats de l étude des rémunérations dans la publication Emploi & rémunération dans la communication : Tout et son contraire
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