Pascal Renaud, Président du Spot Festival : “Le festival valorise l’audiovisuel comme outil de communication”

Pour la 3^e année consécutive, le Spot Festival récompensera les plus belles réalisations du film corporate, du 30 juin au 1er juillet 2022 à Arcachon. Pascal Renaud, président du festival, a répondu à nos questions. 

COM-ENT : Pourquoi ce festival ? D’où vient cette volonté de valoriser le film corporate ?

Pascal Renaud : L’idée du festival est de valoriser les films de marques, ou films corporate. Déjà, tout simplement, en les montrant car souvent ces films ne sont pas largement diffusés et ne sont pas toujours accessibles à toutes et tous, contrairement aux films publicitaires, car ils utilisent des médias grand public. Les films corporate sont, eux, plus confidentiels. Ensuite, en mettant en avant leurs dimensions créatives et innovantes, tant au niveau de l’écriture, du traitement que de la forme. Le Spot Festival entend véritablement valoriser l’audiovisuel comme outil de communication.

Comment la communication corporate a-t-elle changé et comment, par extension, le film corporate a-t-il évolué au cours des dernières années ? 

Les films s’intéressent davantage à la société, à l’entreprise et moins aux produits ou aux services. On raconte des histoires plus intimes, plus vraies et qui impliquent souvent les collaborateurs. Les films corporate sont sincères, ils parlent des valeurs, du sens, de l’utilité d’une entreprise. Ils ne sont pas là pour vendre un produit ou une marque. Ils sont plus courts aussi, car la demande va dans ce sens. Mais ils sont plus nombreux : “un sujet = un film”. 

Quelles sont les différentes catégories dans lesquelles les films peuvent concourir ? La nomenclature des catégories a-t-elle été revue en 3 ans ? Si oui, pourquoi ?

En fait, les catégories servent surtout à classer les films par secteur. Nous remettons bien sur un prix par catégorie (secteur d’activité), mais l’idée est que tous les films concourent à tous les prix. Chaque année, nous réduisons nos catégories et raisonnons davantage en termes de projet marketing ou de communication. Les films d’entreprise ne sont pas des œuvres d’art, ils sont là pour répondre à un objectif précis. Idéalement, les prix devraient correspondre aux enjeux des entreprises : est-ce que ce film répond à son objectif de notoriété, d’image, de raison d’être, etc. ? 

2022 marque la 3^e édition du festival : comment a-t-il évolué ? Le Covid a-t-il changé la donne ? 

Ce sera le premier rendez-vous entièrement physique, après une première édition digitale en 2020 et une deuxième hybride, en 2021. Le jeudi 30 juin sera ponctué de conférences, d’ateliers, de masterclasses, avec, bien sûr et surtout la diffusion en continu des films inscrits. Le tout, suivi d’une soirée de remise de prix avec un cocktail et dîner. Le lendemain sera l’occasion d’un brunch avec les membres du jury et les lauréats pour échanger sur les nouvelles tendances de la communication audiovisuelle des entreprises, avec, à l’issue, la publication d’un cahier de tendances à la disposition de tous.

Quel est le profil des déposant.es et des participant.es au festival ? 

Les films sont déposés par des agences de production audiovisuelle et des agences de communication, mais aussi directement par les annonceurs. En fait, toutes celles et ceux qui font ou initient des films sont concernés par le festival. Depuis cette année, nous accueillons les podcasts, de plus en plus sollicités par les entreprises.

Observez-vous des changements majeurs dans le traitement et les thématiques des films déposés ?  2021 avait été marquée par une forte représentation des collaborateur.rices dans les films. Quelles tendances pressentez-vous pour cette 3^e édition ?

En 2020, les thématiques de l’impact environnemental et la RSE étaient fortement représentées dans les films. En 2021, la valorisation des collaborateurs était quasi omniprésente. Cette année, la tendance est autour de l’utilité de l’entreprise, son rôle dans la société, son engagement dans le quotidien. Le triptyque SENS – VALEUR - UTILITÉ semble prédominer. Mais ce n’est qu’une première prise de température : nous ne sommes qu’au tout début des inscriptions, et l’échantillon n’est peut-être pas représentatif.