COM-ENT est la première organisation professionnelle de communicants et communicantes à s être impliquée, depuis 2012 avec la création du réseau Toutes Femmes, Toutes Communicantes , dans la lutte contre le sexisme et à s engager, plus largement, à combattre toute forme d agissement s opposant au respect de la dignité humaine dans le secteur de la communication. Engagement renforcé en 2016 avec la mise en place de la campagne No More Clichés et l élaboration d un kit militant ouvertement pour une communication non sexiste.
Le lundi 4 mars, le monde de la communication et de la publicité constatait avec effarement qu il n était, hélas, pas épargné par le fléau du harcèlement moral et sexuel. Mais pourquoi l aurait-il été face à un phénomène dont on ne peut que constater l ampleur. Chez COM-ENT, nous estimons qu il est aussi de notre responsabilité de participer au respect de chacun.e et de faire d un environnement bienveillant la norme.
Suite à ces révélations, COM-ENT a lancé, du 28 mars au 3 avril, un sondage en ligne auprès des professionnel.le.s de la communication, afin de prendre toute la mesure du phénomène de harcèlement moral et sexuel dans notre secteur dans l objectif d y apporter des réponses concrètes. Car, si les agissements de certain.es ne doivent pas nuire à toute une profession, il est également de notre devoir de les dénoncer.
Les résultats du sondage corroborent malheureusement ceux plus généralement constatés dans l ensemble des secteurs et organisations. En six jours seulement, 175 cas de harcèlement moral et 66 cas de harcèlement sexuel au travail ont été recensés parmi les 360 réponses reçues. S il affecte prioritairement les femmes et les jeunes, particulièrement exposé.es, le harcèlement moral et sexuel n épargne personne quel que soit le genre et ne se limite pas non plus au rapport de subordination hiérarchique.
Ces chiffres sans équivoque confirment l urgence de mettre en place des actions et des moyens dédiés pour protéger et aider les salarié.es et prévenir toute forme d agression.
Fort de ces convictions, le Conseil d Administration de COM-ENT a voté la mise en place d un dispositif dédié, composé d une hotline et d un dispositif d accompagnement à destination de toutes celles et ceux qui ont été, sont ou pensent être victimes ou témoins d une situation de harcèlement moral ou sexuel sur leur lieu de travail.
Par la mise en place de ce dispositif, COM-ENT réaffirme sa conviction : nous, communicant.es, avons une véritable responsabilité. Parce que notre profession se positionne à l avant-garde des tendances sociétales, en contribuant à la création et à la diffusion de messages qui vont imprégner la société, elle a la capacité de perpétuer des images fortes, mais aussi d insuffler de nécessaires changements. Pour combattre le sexisme et/ou toute forme d agissement contraire au respect de l intégrité humaine dans notre profession, il faut avant tout savoir se remettre en question pour responsabiliser l ensemble de la profession.
Cette démarche n est bien entendu pas isolée et s inscrit dans un contexte international de prise de conscience : le Comité des ministres du Conseil de l Europe a adopté, le 27 mars dernier, une recommandation de prévention sur la lutte contre le sexisme. Ce texte, s il n a pas de valeur contraignante, contient la première définition du sexisme reconnue à l échelle internationale, une grande avancée. Outre l invitation, adressée aux Etats-membres, à la mise en œuvre de réformes législatives et l adoption de pénalités financières, il préconise l adoption de mesures de sensibilisation et « l élaboration de guides pratiques pour un langage et une communication non sexiste et exempts de genre, à utiliser dans les documents de l administration publique », une bonne pratique vouée à s appliquer à l ensemble des secteurs d activité. Dont, bien évidemment, le nôtre.
Emmanuelle Raveau, Présidente de COM-ENT et le Conseil d Administration de COM-ENT
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