Botanic® : une jardinerie naturelle source de bien-être pour ses client.es… et ses collaborateur.rices !
Directrice des ressources humaines de Botanic depuis plus de 20 ans, Valérie Cotro met en œuvre une politique de ressources humaines centrée sur le développement des collaborateur.rices, le management responsable et le bien-être au travail. Valérie a su comprendre très tôt les enjeux humains nécessaires à la transformation de l’entreprise. Elle a ainsi, notamment, mis en place une approche managériale responsable innovante : la sensibilisation des cadres de l’entreprise au « Management par le Calme ».
COM-ENT : Qu’est-ce qui a motivé le choix de mettre en place une politique structurée de bien-être au travail ?
Valérie Cotro : En 2003, Jacques Fradin, médecin comportementaliste et chercheur en neurosciences vient expliquer devant le comité de direction le fonctionnement du cerveau en situation de stress. Botanic est alors en plein essor mais subit un fort taux de turnover. C’est lors de ces échanges avec Jacques Pradin que nous avons compris la nécessité de mettre en place une politique structurée de bien-être au travail dont la qualité des relations interpersonnelles serait la colonne vertébrale.
Pourriez-vous nous parler des grands piliers de cette politique ?
Valérie Cotro : Notre pilier principal est la qualité managériale favorisant des relations positives et constructives. Une bonne relation authentique et empreinte d’empathie avec ses collaborateurs permet à l’équipe de mieux performer. Nous comprenons très tôt que le développement personnel de nos managers, est la clé.
Il faut revenir sur le contexte de l’époque. Je décide de me former à la naturopathie (médecine holistique et naturelle) et j’écris un mémoire intitulé « Comment prévenir le stress avec des outils naturels, respectueux de la Nature et de l’Humain », un travail guidé par le bon sens. En même temps, en 2008, l’entreprise s’engage encore plus fermement dans une politique en faveur de l’environnement, en bannissant notamment tous les pesticides.
Notre politique de bien-être prend corps sur la base de 3 piliers. Le premier concerne l’ancrage de relations positives et constructives avec la création d’une charte éthique des bonnes relations dans l’entreprise et la mise à disposition d’une ligne de médiation psychologique ouverte à tous, en continu.
Le second pilier concerne l’amélioration de l’environnement du travail : sécurité, locaux sociaux mieux adaptés à la vie au quotidien, salles de ressourcement permettant de se reposer dès que nécessaire en cours de journée… Nos métiers sont exigeants physiquement. Nous devons prévenir les accidents et les maladies. Des temps de repos sont essentiels.
Enfin, le troisième pilier concerne la mise à disposition d’outils permettant de prendre soin de sa santé pour ceux qui le souhaitent. Par exemple, nous créons des cours d’e-learning sur l’hygiène de vie, avec des formations aux bases de la naturopathie.
COM-ENT : Vous écoutez vos collaborateur.rices de façon plus perspicace depuis quelques années. Parlez-nous de ce virage à 180° ?
Avant, nous avions un fonctionnement top-down : les outils étaient trouvés par la DRH et déployés dans l’entreprise. Mais nous avons trouvé les limites de cette méthode il y a 4/5 ans. Chaque année, la direction proposait de nouveaux outils, mais je voulais que les choses changent, que les idées viennent des collaborateurs et des managers.
La rencontre avec WITTYFIT a été déterminante. Cette plateforme collaborative d’engagement et de transformation nous a fait beaucoup évoluer et avancer. Désormais, les enquêtes sont digitalisées et les remontées des collaborateurs sont directes et régulières. Ce qui m’a plu chez WITTYFIT, c’est leur approche très pointue en santé au travail et stress. Leur collaboration avec le CHU de Clermont-Ferrand, expert en la matière, apporte beaucoup de crédit à leur démarche et l’assurance pour nous de ne pas faire n’importe quoi. En tant qu’entreprise, nous avons une responsabilité forte.
COM-ENT : Comment a été reçue la mise en place de cette plateforme ?
Au début, le management intermédiaire avait une peur des remontées bottom-up, peur de la mise en avant de mauvais résultats. La transparence apportée par WITTYFIT a cependant rapidement incité les managers à affiner leur sensibilité et intensifier leurs actions au profit du bien-être de leur équipe. Avec les années, cette fibre managériale s’est ancrée dans les valeurs fondamentales de Botanic. Tous les managers qui nous rejoignent apprécient cette transparence et cette authenticité.
COM-ENT : Quel a été l’impact de cette nouvelle politique ?
Le succès est clairement au rendez-vous. Il y a un vrai « avant-après », notamment sur le turnover, qui était un des éléments déclencheurs. Nous nous situons maintenant en dessous de la fourchette basse de notre marché. Le taux de satisfaction des collaborateurs, quant à lui, que nous mesurons avec la plateforme, augmente chaque année de 3%. Et c’est une moyenne sur les 80 indicateurs que nous suivons !
COM-ENT : Est-ce facile de faire avancer un projet comme celui-ci en entreprise ?
Quand on a des convictions fortes, que l’on croit à ce qu’on fait, les choses avancent ! L’énergie est plus facile à trouver. Il ne faut pas avoir peur du premier obstacle, ni du second d’ailleurs ! Même s’il a fallu motiver les choix, expliquer, convaincre de nouveau, les freins ne sont pas venus du top management, qui a été ouvert aux arguments. Sans le soutien de notre PDG, sans son accompagnement, je ne me serais pas lancée.
Les managers de leur côté sont fiers de participer aux bons résultats. Il n’y a pas de jugement, nous acceptons les erreurs, les hauts, les bas. Nous les mettons en confiance. Notre rôle est de les aider à s’améliorer.
COM-ENT : Comment la période du confinement a-t-elle été vécue par vos équipes ? Comment les avez-vous accompagnées ?
Le confinement est arrivé au pire moment pour nous. Le printemps est un moment clé pour les jardineries. Le déconfinement a été lui un vrai challenge. Nous avons observé une véritable ruée dans les jardineries le 1er mai ! Nous avions alors peu d’outils de sécurité à disposition. Nous avons dû gérer les peurs des équipes et des clients.
Paradoxalement, nous l’avons je pense mieux vécu que d’autres. Nos équipes ont une bonne maturité managériale – un bon terreau si je puis dire !, et ont su être soudées. Les formations au « management par le calme » ont clairement aidé à atteindre cette maturité. Mais cela prend du temps.
COM-ENT : Vous semblez détenir de nombreuses clés de la réussite. Vous pourriez en écrire un livre !
Mais nous l’avons fait ! En 2015, nous avons édité “Le Management selon Botanic, quelques considérations à propos du management par le calme”. Ecrit à 4 mains par notre PDG, DG, moi-même et un consultant, ce livre est distribué en interne pour guider et inspirer les managers au quotidien dans leur posture. Il se veut simple et pratique pour tous les cadres de l’enseigne, qu’ils se trouvent au siège en Haute-Savoie ou au sein de nos jardineries.
Nous y révélons des moyens très concrets sa posture managériale, superviser avec exigence et bienveillance, respecter l’autre en paroles et en actes, communiquer avec objectivité et équité.
COM-ENT : Quels sont les changements profonds RH opérés depuis l’arrivée du virus ?
Les consciences ont évolué. L’équilibre vie perso/vie pro est au cœur des attentions de chacun. Les jeunes y sont particulièrement sensibles. Nous agissons beaucoup en ce sens. Ainsi, chaque année, les souhaits de chacun des collaborateurs sont remontés. Notre rôle est de favoriser cet équilibre et de le concilier avec les obligations business (ouverture de nos magasins 7 jours sur 7). Les enquêtes que nous menons sur l’équilibre vie perso/vie pro dans la plateforme montrent une progression encourageante de la satisfaction au travail de nos collaborateurs.
Autre besoin né de cette crise, la quête grandissante d’information : où va l’entreprise ? Quelles sont les ambitions affichées en termes ESG (environnementaux, sociétaux et de gouvernance) ? Les collaborateurs sont confiants mais ils veulent connaitre nos prochaines étapes. Nous sommes face à nos responsabilités en tant qu’entreprise. Botanic a la chance d’avoir son coeur de métier au cœur des problématiques environnementales. Nous avons un impact direct et immédiat en lien avec les besoins des collaborateurs et de nos clients. Nous pouvons agir.
COM-ENT : Est-ce que la crise aura un impact durable sur votre politique RH ?
Oui clairement. Nous travaillons d’ailleurs sur une nouvelle politique RSE.
Nous avons également pour projet de renforcer la communication interne. Nous sommes assez discrets et on nous le reproche ! Nous avons tendance à agir en laissant de côté le faire-savoir. Pendant le confinement, nous avons créé au pied levé un journal interne. Depuis, les managers intermédiaires sont en demande pour que ce format perdure. Pour eux, la communication directe entre le top management et les collaborateurs est un plus. Nous avons une personne à mi-temps sur cette fonction et cela a clairement vocation à être renforcé.
Nous avons également le souhait de faire émerger de nouveaux outils favorisant la communication bottom-up. Et ceci pas que sur des sujets RH, mais sur le pan de l’innovation par exemple.
La marque employeur est un autre levier que nous n’activons pas suffisamment. Nous sommes une enseigne attractive et avons clairement de belles histoires à raconter pour attirer de nouveaux talents.
En définitive, il reste encore du chemin à parcourir, et heureusement !
Propos recueillis par Coralie Cornet, VP du comité international de COM-ENT et directrice de la communication chez Argos Wityu
Photos ©Botanic
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