Les journalistes Gen Z : une génération qui “veut devenir un média”

Une étude menée par Angie et l’Ifop décrypte la mutation d’une profession : celle d’une génération de journalistes qui ne veut plus seulement informer, mais incarner. Selon l’enquête, 78 % des professionnels envisagent de créer leur propre média, et 62 % des étudiants en école de journalisme se projettent comme créateurs de contenus.
Une génération qui incarne autant qu’elle informe
Les jeunes journalistes et étudiants en écoles de journalisme redéfinissent la façon de produire et de partager l’information. Ils ne cherchent plus seulement à informer : ils veulent incarner leur propos, donner une voix identifiable à leurs sujets et se positionner comme des acteurs à part entière de la conversation publique.
Selon l’étude, 78 % des professionnels et 36 % des étudiants envisagent de créer leur propre média. 62 % des étudiants se projettent déjà comme créateurs de contenus. Ce glissement illustre une profonde mutation culturelle : la diffusion verticale de l’information laisse place à un rapport plus interactif et communautaire avec les publics.
Les nouveaux modèles : entre Pernaut et Hugo Décrypte
Les figures inspirantes des jeunes journalistes témoignent d’un paysage médiatique en recomposition. Les icônes du PAF comme Jean-Pierre Pernaut, Léa Salamé ou Élise Lucet continuent d’incarner la rigueur et la transmission, mais les jeunes générations se tournent aussi vers des figures issues du digital comme Hugo Décrypte, Léna Situations ou Inoxtag.
Cette hybridation des modèles démontre la coexistence entre journalisme traditionnel et nouveaux formats : plus d’un étudiant sur deux préférerait rejoindre un pure player digital ou une plateforme vidéo plutôt qu’une rédaction traditionnelle.
L’IA, outil d’efficacité et de vigilance
L’usage de l’intelligence artificielle est devenu une réalité quotidienne pour la majorité des jeunes journalistes. 83 % des étudiants et 88 % des jeunes professionnels déclarent l’utiliser régulièrement, et un quart y consacre plus de deux heures par jour.
Au-delà des tâches de synthèse ou de traduction, l’IA sert à sourcer des experts, vérifier des faits, corriger les biais ou explorer de nouveaux angles éditoriaux. Mais cette appropriation rapide s’accompagne d’une vigilance encore inégale : seule la moitié des utilisateurs vérifie systématiquement les informations produites, et moins d’un tiers croise les résultats entre plusieurs IA.
L’étude souligne une tension entre l’opportunité d’enrichir la créativité et la nécessité de maintenir la rigueur journalistique.
On note que la génération des journalistes Gen Z transforme en profondeur le rapport à l’information.
Entre hybridation des formats, nouvelles postures éditoriales et appropriation massive de l’IA, elle construit un journalisme plus incarné, plus créatif et plus entrepreneurial.
Une évolution que les communicants et les marques doivent suivre de près, tant elle redéfinit la manière de produire la confiance et d’engager les publics.
3 CHIFFRES CLÉS À RETENIR
• 78 % des jeunes professionnels souhaitent créer leur propre média
• 88 % des jeunes journalistes utilisent déjà l’IA
• 55 % jugent la qualité des contenus digitaux équivalente à celle des médias traditionnels
Source : partir de l’étude Angie x Ifop – « Journalistes Gen Z : inspirations, perceptions, aspirations et IA-isation
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