Zoom sur les faits marquants de l'étude des rémunérations en communication
Trois ans après la première édition, l étude des rémunérations dans le secteur de la communication, réalisée par COM-ENT en partenariat avec l institut d études Occurrence, et avec la participation des réseaux de l AFCI et du cabinet Rue Tandem, des Alumni CELSA Sorbonne Université, Dauphine et ISCOM, est de retour. Toujours guidée par un souci éthique, cette étude est l occasion de prendre le pouls du secteur de la communication. Petit tour d horizon des principaux faits marquants de la cuvée 2019
Salaire ou rémunération ?
Forte de plus de 1000 répondant.es contre près de 900 en 2016, l étude a encore et toujours pour vocation d aborder sans tabou le sujet des rémunérations en interrogeant l ensemble des métiers de la communication. Capitalisant sur le principe de transparence, cette enquête entièrement crowd sourcée a pour particularité de s affranchir des services de ressources humaines pour récolter des informations utiles à tous les professionnel.les du secteur.
Fait notable : en 2019, anciennement étude des salaires , elle devient désormais celle des rémunérations, et cette nuance reflète l une des évolutions majeures du secteur. Le salaire est, en effet, relié à un contrat de travail. La progression du nombre d indépendants et d indépendantes, en général et plus précisément dans la communication, motive ce changement de terminologie.
Une enquête riche d enseignements
Le premier grand constat de cette deuxième mouture est positif : sur la base des sondé.es, on note une forte progression des revenus médians des communicants et communicantes, toutes fonctions confondues, sur la période qui sépare les deux éditions (+ 29 % !). Une évolution en grande partie due à la revalorisation des plus basses rémunérations, et notamment des salaires d entrée des jeunes sur le marché du travail et des postes à plus faibles responsabilités. Mais pas seulement. Les doubles expertises semblent particulièrement prisées et, suivant la loi de l offre et de la demande, les rémunérations des postes à coloration digitale s envolent. C est le cas des Community Managers, qui voient leur salaire médian passer de 27 000 à 38 000 , soit un accroissement de 42 % !
L étude met aussi en lumière l impact de la professionnalisation des freelances et leur reconnaissance par les services achat des entreprises qui les considèrent désormais comme des partenaires crédibles, abandonnant les idées reçues d antan. Une transformation des mentalités et des modes de travail qui contribue à la valorisation de leurs revenus : en 2019, ils s élèvent en moyenne à 59 000 , soit une progression de 46 % en 3 ans, ce qui les place parmi les premiers bénéficiaires de la hausse généralement constatée. La multitude des plateformes leur permettant de gagner en visibilité et favorisant la rencontre avec les prospect.es ainsi que le besoin grandissant de flexibilité des structures leur profitent incontestablement.
Des inégalités demeurent
Si la majorité des observations issues de cette deuxième édition sont positives, le secteur de la communication fait également face à des disparités : disparités des rémunérations entre les deux grands acteurs traditionnels du secteur, agences et annonceurs, avec un écart moyen de rémunération de 11 %, tous niveaux d ancienneté et tous métiers confondus, au profit des annonceurs. Un déséquilibre qui pourrait, en partie, expliquer la relative crise d attractivité que connaissent les agences.
Encore plus marquante, la persistance des inégalités salariales femmes-hommes, même si, en pourcentage, la tendance semble être à un léger mieux. De 23 % en 2016, l écart des rémunérations femmes-hommes passe à 19 % toutes fonctions confondues dans le secteur de la communication, pourtant largement féminisé. Ces chiffres font tristement écho à la moyenne nationale qui enregistre un score de 18,50 % en équivalent temps plein. Espérons que la mise en place de l Index égalité femmes-hommes amorcée en mars 2019, et l obligation d en publier la note, permettront de changer la donne.
Méthodologie de l étude
Ces résultats ont été obtenus selon une méthodologie identique à celle de l édition précédente. Dans un premier temps, la diffusion, du 4 janvier au 25 février 2019, d un questionnaire online conçu et hébergé par Occurrence. Près de 14 000 professionnel.les ont été sollicité.es, contre 13 000 trois ans plus tôt : adhérent.es de COM-ENT, réseaux de l AFCI, de Rue Tandem et des Alumni CELSA Sorbonne Université, de Dauphine et de d ISCOM, permettant de récolter 1029 réponses quand l enquête antérieure avait mobilisé 899 communicants et communicantes. Pour des raisons de fiabilité des résultats, seuls les items ayant obtenu au moins 9 réponses ont été exploités.
Les répondant.es se sont positionné.es sur une liste préétablie de 180 métiers regroupés ensuite en 24 familles. Cette année, seules 16 familles ont in fine été retenues, les huit autres étant sous-représentées. Cette sous-représentation impacte avant tout les métiers créatifs : DA, Graphistes et CR, absent.es de la grille 2019. Enfin, ultime variante par rapport à la première étude des salaires : afin d affiner la justesse et la représentativité des résultats, la moyenne a été abandonnée au profit de la médiane, qui permet de nuancer l incidence des fortes rémunérations.
Par Géraldine Piriou, cheffe de projets contenus, COM-ENT
Retrouvez l intégralité des résultats de l étude des rémunérations dans la publication Emploi & rémunération dans la communication : Tout et son contraire
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